Nouvelles 30 JUIL 2024

Déclaration de l'AMA sur les cas de contamination en Chine

Brown running tracks with white lines

L’histoire récente d’aujourd’hui dans les médias américains fait référence à des cas de contamination de la viande impliquant deux nageurs Chinois. En fait, cette situation s’inscrit dans une plus large série de cas impliquant des sportifs de différents sports (deux nageurs, un tireur et un coureur de BMX), qui ont tous testés positifs à des traces d’une substance interdite, la métandiénone, à la fin de 2022 et au début de 2023, à des différents endroits et lors de différents moments. Après avoir été notifié, les sportifs ont tous été immédiatement suspendus provisoirement, dans l’attente d’une enquête, et l’ont été jusqu’à la fin de 2023, date à laquelle l’enquête s’est terminée. Par conséquent,en ce qui a trait au cas des deux nageurs, ils ont été suspendus pendant plus d’un an. 

Les échantillons des nageurs ont été prélevés le 6 octobre 2022 et, après une analyse au laboratoire accrédité de l’AMA à Beijing a révélé la présence de traces de la substance dans leur système (de l’ordre de pg/mL, 1pg étant un trillionième de gramme). Les nageurs ont été dûment notifiés et provisoirement suspendus le 3 novembre 2022 avec le but de faire valoir une période de suspension de quatre ans devant un tribunal antidopage de l’Agence antidopage chinoise (CHINADA). Alors que l’audience était en cours de préparation par la CHINADA, l'analyse d'échantillons de viande commandée par les sportifs ont révélé des résultats positifs pour la métandiénone. 

Puis, lors d’autres missions d’analyse au début de 2023, le tireur et le coureur de BMX ont également testés positifs pour des quantités tout aussi faibles de la même substance. Ces deux sportifs, dont aucun ne participe aux Jeux Olympiques de Paris 2024, ont également été notifiés et provisoirement suspendus. Ce développement a conduit la CHINADA à suspendre les procédures contre les deux nageurs dans l’attente d’une enquête pour une éventuelle contamination. 

L’enquête de la CHINADA comprenait l’analyse de centaines d’échantillons de viande provenant de diverses sources, dont des dizaines ont révélé des résultats positifs pour la métandienone. La CHINADA a également analysé les suppléments nutritionnels des sportifs et a effectué des tests capillaires, qui se sont révélés négatifs. De manière significative, les deux nageurs ont fourni des échantillons de contrôle de dopage négatifs dans les jours précédant et suivant l’unique trace positive. À l’issue de son enquête, la CHINADA a conclu que les quatre cas étaient très probablement liés à la contamination de la viande et, en fin 2023, a classé les cas sans violation, les sportifs étant restés provisoirement suspendus lors de la totalité de cette période. 

L’AMA et les fédérations internationales concernées (y compris l’Union cycliste internationale, la Fédération internationale de tir sportif et le World Aquatics) ont toutes eu l’occasion d’examiner les cas et, le cas échéant, de faire appel devant le Tribunal arbitral du sport (TAS). L’AMA a examiné en profondeur ces cas au début de 2024 avec tout le scepticisme qui s’impose, et a conclu qu’il n’y avait aucune preuve pour contester la viande contaminée comme source des tests positifs et a donc décidé de ne pas faire appel au TAS. Aucune des autres organisations antidopage n’a décidé de faire appel. Comme l’AMA l’a indiqué précédemment, lorsqu’il n’y a eu aucune preuve pour contester un scénario de contamination sans faute, aucune organisation antidopage n’a jamais fait appel d’un cas pour transformer un verdict d’absence de violation en un verdict de violation sans faute. 

Cependant, en raison de ces cas, l’AMA a voulu évaluer les circonstances, l’ampleur et le risque de contamination de la viande par la méthaniénone en Chine et dans d’autres pays. Par conséquent, l’AMA a ouvert une enquête au début de 2024. Cette mesure est menée par le département indépendant des renseignements et enquêtes de l’AMA et, étant donné que l’enquête est en cours, l’AMA ne peut faire aucun autre commentaire à ce sujet, car le département des Renseignements et enquêtes de l’AMA ira trouver les preuves où elles sont. 

L’affaire soulève à nouveau la question plus large de la contamination, et en particulier celle de la contamination alimentaire, que l’AMA a abordée dans sa déclaration du 14 juin 2024. Selon le nombre de cas, il est clair qu’il y a un problème de contamination dans plusieurs pays autour du monde. L’AMA est préoccupée par le nombre de cas qui sont fermés sans sanction lorsqu’il n’est pas possible de contester la théorie de la contamination avec succès devant le TAS. Il y a eu de nombreux cas de tests positifs qui ont finalement été clos sans sanction comme classés en tant que violations sans faute, parfois avec des méthodes de contamination inhabituelles. En dehors de la Chine, il y a eu plusieurs cas de ce type aux États-Unis au cours des seuls derniers mois, où des scénarios de contamination très complexes ont été acceptés. La révision en cours du Code mondial antidopage et des Standards internationaux sera l’occasion d’envisager des solutions possibles à ce problème persistant pour le sport sans dopage. 

La politisation de l’antidopage se poursuit avec cette dernière tentative par les médias américains d'insinuer que l’AMA et la communauté antidopage en général auraient commis des actes répréhensibles. Comme nous l’avons vu au cours des derniers mois, l’AMA a été injustement prise au milieu des tensions géopolitiques entre les superpuissances, mais n’a pas le mandat d’y participer.