Nouvelles 26 JUIL 2024

Une étude de l’AMA confirme la faible prévalence des autorisations d’usage à des fins thérapeutiques chez les sportifs olympiques et paralympiques

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Les autorisations d’usage à des fins thérapeutiques (AUT) ne sont pas répandues dans le sport d’élite, selon une étude récente menée par l’agence mondiale antidopage (AMA). Une AUT est une permission spéciale accordée par les Organisations antidopage (OAD) à un sportif souffrant d’une condition médicale lui permettant d’utiliser un médicament ou une méthode interdite, s’il satisfait aux critères énoncés dans le Standard international pour l’autorisation d’usage à des fins thérapeutiques (SIAUT). 

L’étude, qui a récemment été publiée dans le British Journal of Sports Medicine, a conclu que le nombre de sportifs qui ont participé aux Jeux olympiques et paralympiques entre 2016 et 2022 ayant des AUT valides était, respectivement, inférieur à 1 % et inférieur à 3 %.   

Le directeur médical de l’AMA, le Dr Alan Vernec, a déclaré : « À la veille des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, nous accueillons favorablement les résultats d’une nouvelle étude démontrant la faible prévalence des AUT dans le sport d’élite. Des études comme celles-ci sont importantes pour la communauté sportive et peuvent contribuer à l’élaboration les futures initiatives politiques et éducatives dans le domaine du sport et de la lutte contre le dopage. ». 

Pour cette étude d’observation transversale, les chercheurs ont étudié les données de huit cohortes de sportifs, y compris des sportifs avec des AUT, qui ont participé aux Jeux olympiques et paralympiques de Rio de Janeiro (2016), de Pyeongchang (2018), de Tokyo (2020) et de Pékin (2022).  

Sur les 28 583 sportifs qui ont participé aux quatre éditions des Jeux olympiques, la prévalence totale des sportifs ayant reçu une AUT était de 0,90 % parmi tous les compétiteurs. Lors des quatre Jeux paralympiques, la prévalence totale des AUT parmi les 9 852 sportifs était de 2,76 %. 

L’étude a également révélé que les substances les plus fréquemment observées associées aux AUT aux Jeux olympiques d’été étaient les glucocorticoïdes (0,50 % à Rio de Janeiro) et les stimulants (0,39 % à Tokyo). Aux Jeux paralympiques d’été, les diurétiques (0,79 % à Rio de Janeiro) et les stimulants (0,75 % à Tokyo) étaient les plus répandus. Les Jeux d’hiver ont connu des tendances similaires, bien que le nombre d’AUT ait été très faible. 

Le Dr Vernec a ajouté : « Le programme d’AUT fait partie intégrante du sport, car il permet aux sportifs ayant des problèmes de santé légitimes de recevoir un traitement approprié. Il est largement accepté et utilisé dans le monde entier par les sportifs, les médecins et les autorités sportives, et des cadres solides sont en place pour éviter les abus du système. Les résultats de cette étude fournissent des données objectives pour dissiper certaines des préoccupations et des idées erronées entourant les AUT, selon lesquelles elles sont susceptibles d’être utilisées à mauvais escient ou de servir de moyen de dopage « légitimé ».  

Bien que l’évaluation de la prévalence générale des AUT présente un défi considérable, notamment en raison de la variabilité et du nombre de sportifs en compétition, ces résultats au plus haut niveau du sport sont cohérents avec des résultats d’études précédentes, réaffirmant que le système d’AUT est un outil fondamental pour soutenir les sportifs et protéger le sport propre. 

Avec le Dr Vernec, l’équipe de recherche était composée des personnes suivantes : 

  • Tamar Banon, responsable médicale de l’AMA ; 
  • David Healy, gestionnaire médical principal de l’AMA ; et 
  • Dre Andrea Petroczi, professeure à l’Université de Kingston et membre du Groupe de travail sur la prévalence de l’AMA