Nouvelles 03 SEP 2021
Chelsey Gotell, membre du Comité des sportifs de l'AMA, témoigne du pouvoir unificateur du sport aux Jeux paralympiques de Tokyo 2020
Après avoir été rivés à leurs téléviseurs pendant les Jeux olympiques de Tokyo 2020, les amateurs de sport continuent de profiter du plus beau des spectacles au cours des 11 jours de compétition des Jeux paralympiques, où 4400 des meilleurs sportifs paralympiques du monde se mesurent.
Qu'il s'agisse du record du 100 mètres papillon en catégorie S14, battu quatre fois; d'un para-propulseur salvadorien dont on ne s'attendait pas à ce qu'il vive plus de trois mois parce qu'il est né avec une achondroplasie, et qui a remporté la toute première médaille d'or de son pays; d'une équipe de réfugiés participant sous le drapeau du Comité international paralympique; ou du nageur américain qui a perdu la vue en servant dans la marine américaine et qui a décidé de se tourner vers le triathlon pour relever un nouveau défi avant de remporter l'or à Tokyo – même le téléspectateur le plus cynique ne pouvait rester insensible.
Pour Chelsey Gotell, ancienne nageuse paralympique et membre du Comité des sportifs de l'AMA, l'annonce du lancement de « WeThe15 » – le plus grand mouvement de défense des droits de l'homme jamais lancé par le sport pour mettre fin à la discrimination à l'égard des 1,2 milliard de personnes vivant avec un handicap (soit 15 % de la population mondiale) – a constitué un autre événement marquant de ces Jeux. Cette campagne a été créée par une coalition d'organisations issues du monde du sport, des droits de l'homme, de la politique, de la communication, des affaires, des arts et du divertissement, qui se sont unis pour faire évoluer les mentalités et créer davantage d'opportunités pour les personnes vivant avec un handicap, et pour améliorer la mobilité et l'accessibilité.
« Pour moi, c'est ce que représentent les Jeux paralympiques, explique Chelsey Gotell. En plus d'admirer un sport extraordinaire, d'assister à la chute de records du monde, de voir des sportifs atteindre leurs objectifs et de remettre des médailles à des sportifs légendaires, lancer une campagne aussi significative, qui a la capacité d'avoir un impact fondamental sur 1,2 milliard de personnes handicapées, est incroyablement puissant. Le sport a le pouvoir de transformer des vies et peut être une force motrice pour créer un changement positif en termes de diversité et d'inclusion. 15 % des personnes vivant avec un handicap veulent un changement efficace pour éliminer les inégalités et l'inactivité. »
En tant que membre du Comité des sportifs de l'AMA, Chelsey Gotell a également un rôle important à jouer pour souligner l'importance de la lutte contre le dopage dans le sport paralympique, en rappelant aux sportifs leurs droits et leurs responsabilités en matière de compétition sans dopage.
« Il est important pour tous ceux qui se soucient vraiment de l'intégrité à long terme et du développement futur du mouvement paralympique que nous nous engagions tous en faveur d'un sport propre, équitable et compétitif pour les sportifs. Nous devons protéger la poursuite naturelle de l'excellence humaine par le dévouement, le travail acharné et, en fin de compte, la célébration des talents naturels d'un individu. »
Pour elle, l'éducation est la clé. « L'antidopage dans le sport est compliqué, mais l'antidopage dans le mouvement para-sportif l'est encore plus, et nous disposons de moins de ressources pour le gérer. Cela rend la tâche des organisations nationales antidopage (ONAD) et des fédérations internationales plus délicate, mais elles ont un rôle important à jouer dans l'éducation. Les ONAD, les fédérations, l'AMA et le Comité international paralympique ont tous un rôle à jouer pour renforcer l'éducation de la communauté antidopage et des sportifs paralympiques.
Originaire de la Nouvelle-Écosse, au Canada, et vivant aujourd'hui à Toronto, Chelsey Gotell pratique la natation depuis sa plus tendre enfance et a rapidement été classée dans la catégorie de natation S13 pour les sportifs ayant une déficience visuelle. En 2000, à l'âge de 14 ans, elle s'est qualifiée pour ses premiers Jeux paralympiques à Sydney, en Australie, où elle a remporté des médailles de bronze au 200 m quatre nages individuelles et au 50 m nage libre, et une médaille d'argent au 100 m brasse. D'autres Jeux paralympiques et d'autres médailles ont suivi à Athènes, en Grèce, en 2004 (une médaille d'or et trois de bronze) et à Pékin, en Chine, en 2008 (deux médailles d'or avec records du monde, une médaille d'argent et deux de bronze). Chelsey a également remporté de nombreux succès aux Championnats du monde de natation du Comité international paralympique en 2002, 2006 et 2010, ainsi qu'aux Jeux du Commonwealth de 2006 à Melbourne, en Australie, et aux Jeux Para-panaméricains de 2007 à Rio.
Après sa retraite en tant que sportive, elle est restée impliquée dans le sport, travaillant pour l'équipe paralympique canadienne aux Jeux paralympiques de Londres, en Angleterre (2012), de Sochi, en Russie (2014) et de Rio de Janeiro, au Brésil (2016). En 2014, elle a rejoint le Conseil des athlètes du Comité paralympique canadien en tant que vice-présidente, puis présidente, et, lors des Jeux paralympiques de Rio 2016, elle a été élue au Conseil des athlètes du Comité international paralympique. Elle en est la présidente depuis 2017, ce qui lui confère également un siège avec droit de vote au Conseil du Comité international paralympique.
« Avoir l'occasion de revenir à Tokyo pour célébrer les Jeux et être entourée de la famille paralympique a été tout simplement incroyable, dit-elle. Je suis si fière de faire partie du mouvement paralympique et je suis si motivée après toutes les discussions que j'ai eues avec tant de personnes sur notre avenir et la direction que nous prenons en tant que mouvement. »
« Je suis très honorée d'être présidente du Conseil des athlètes du Comité international paralympique et membre du Comité des sportifs de l'AMA. C'est un privilège de représenter la communauté des sportifs, et je ne prends pas ce privilège à la légère. Nous avons fait avancer les choses à bien des égards et je sais qu’il reste encore du travail. Je me réjouis d’accomplir d’autres choses qui sont sur ma liste au nom de la communauté des sportifs. »