En vigueur Date de publication 01 JAN 12

Sport intensif à l'adolescence : l'apprentissage de la douleur

Investigateur principal
T. Bujon
Chercheur
F. Mougeot
Chercheur
B. Ginhoux
Pays
France
Année approuvée
2012
Statut
Complété
Themes
Adolescents, jeunesse, sportifs talentueux et enfants, Attitudes envers le dopage
Langue
Français

Description du projet

Résumé
Cette recherche se propose d’étudier la manière dont les adolescents sportifs engagés dans une pratique du sport intensif font l’expérience de la douleur. Il s’agit de décrire la manière dont la douleur physique et morale est définie, évaluée, légitimée et parfois valorisée dans le sport. L’adolescent sportif, dont les insertions sociales sont encore fragiles et l’avenir incertain, doit apprendre à vivre avec et parfois en dépit de la douleur dans un contexte où le dépassement de soi, de ses limites, est très souvent présenté comme une condition de la réussite. Dans cette perspective, ce projet vise à identifier comment la douleur – parfois chronique - fait l’objet de pratiques de soins dans plusieurs sphères sociales. Le rapport à la douleur, sa prise en charge et la manière de prendre soin de l’adolescent sportif, de son hygiène de vie, n’est pas seulement le fait de la médecine du sport et de son expertise : la famille, l’entourage sportif ou un certain nombre de praticiens médicaux participent, eux aussi, à la gestion parfois négociée de la douleur et à la redéfinition continue des rapports entre le sport et la santé. Il est fait l’hypothèse que c’est dans le rapport à la douleur et non dans le rapport à la performance que pourrait se comprendre le dopage. En effet, nous pensons que les pratiques de dopage et les conduites addictives peuvent trouver leurs origines dans les pratiques de soin et la gestion chronique de la douleur physique et morale ressentie par les athlètes. 

 

Méthodologie

Transversale (méthodes mixtes - entretiens, questionnaire d'enquête).

Cette recherche se basera sur des entretiens semi-directifs (20) avec des jeunes sportifs et sur un questionnaire anonyme et auto-administré auprès de jeunes sportifs (300 adolescents majoritairement âgés de 12 à 17 ans) dont l’activité sportive les amène à venir deux fois par an faire un bilan sanitaire complet dans un service de médecine du sport d’un hôpital public. Par ailleurs et simultanément, l’administration du questionnaire auto-administré auprès de 300 autres jeunes athlètes, aux profils sociodémographiques similaires, mais fréquentant un autre site hospitalier et une autre antenne médicale permettra d’élargir et de renforcer l’étude. 

 

Résultats

L'expérience de la douleur chronique chez les athlètes peut conduire à une forte utilisation de "produits pharmaceutiques légaux" qui peuvent être négligés comme un risque, conduisant au dopage.

Le marché des médicaments analgésiques a tendance à croiser celui des produits dopants, de sorte que les deux ont parfois des frontières floues.

La consommation de médicaments peut constituer une sorte de dopage légal.  L'augmentation préoccupante de la consommation d'analgésiques chez les adolescents pourrait exposer ces jeunes à un risque plus élevé d'abus d'opiacés et constituer une sorte de pratique pré-dopage. 

 

Publications connexes

Le sport dans la douleur: de l'automédication au Mental training

La consommation d'antalgiques chez les adolescents sportifs : une étude exploratoire

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